Takfarinas à Canadalgerie.info : « le son de l’Or résonnera à Montréal »

Vous serez à Montréal pour un spectacle de deux jours les 23 et 24 novembre. Vous avez déjà produit des galas plusieurs fois à Montréal. Que diriez-vous à votre public montréalais ?
Non, ce n’est pas la première fois que je fais des spectacles à la suite. Avant ces deux dates, j’ai toujours joué dans des grandes salles comme l’Arena. Cette fois-ci, l’expérience à l’Olympia sera intéressante : c’est une salle mythique, spécialement conçue pour la musique en général, surtout pour la musique classique. Ce sera une très bonne expérience, et j’espère qu’à l’avenir, je pourrai me produire dans toutes les grandes salles de Montréal avec un immense plaisir. Je prie Dieu de nous accorder une bonne santé.
Vous avez été destinataire des cordes en Or de la part des allemands (OPTIMA) en guise de reconnaissance. Peut-on dire que le public montréalais aura le son en or en exclusivité lors du prochain gala ?
Monter sur une nouvelle scène est toujours un moment chargé de surprises. Les 23 et 24 novembre, pour la première fois, je me tiendrais sur les planches de l’Olympia, avec l’immense bonheur de retrouver ma grande famille de Montréal. Mais la surprise la plus précieuse de ma carrière, c’est celle-ci : offrir, à mon public montréalais, la chance d’entendre enfin le SON DE L’OR résonner en direct. Pour eux comme pour moi, c’est un moment unique, la toute première fois que ce son précieux prendra vie sur scène. C’est un moment historique, précieux, magique et émotionnel, une étape grandiose dans notre histoire culturelle et musicale. YAAAAAL ! Ce moment, je vais le partager avec ma très chère famille de Montréal. Yal yal yal !
Vous êtes chanteur et producteur mondialement reconnu pour votre talent et votre style et vous êtes sur la scène artistique depuis près de 40 ans ! Peut-on connaître quelle a été votre inspiration au début de votre carrière et le secret d’une telle longévité ?
Oui, cela fait même plus de 40 ans. La première fois où je suis entré dans un studio d’enregistrement, c’était en 1976, à Alger. Et pour la scène, j’y suis monté encore avant cette date, alors que j’étais très jeune. Dieu merci, aujourd’hui, quand je me retourne et regarde en arrière, je me sens encore comme à 25 ans, avec pourtant 41 ans d’expérience ! IDHELLI-KAN!
À vrai dire, je ne connais pas le secret de la longévité, et je ne cherche pas à le connaître. C’est un secret spirituel. Ce qui importe, c’est que je sois toujours dans la musique, qui est le langage de l’amour, dans un univers de paix et de liberté. Je vois toujours les choses du bon côté, même si parfois on est mal compris. C’est très, très, très difficile, mais c’est cela, la vie, et on ne peut pas la changer. Ce qui est magique et profond chez un artiste, c’est qu’un seul mot peut en dire mille.
Que signifie la musique YAL pour vous ?
La signification de la yal music ? Tout d’abord, c’est la musique de la langue : c’est le tout premier instrument, avant même l’invention des instruments de musique. On chante d’abord, en faisant yalala yalala yalala, puis on récite le texte.
En tamazight, le mot « yal » signifie « chaque ». Cela veut dire que la musique yal est comme un bouquet de roses, avec chaque couleur et chaque parfum qui trouvent leur écho en chacun.
Chaque style est unique dans la musique yal, par exemple Slimane Azem et El Hasnaoui. Ils ne se ressemblent pas du tout, chacun a son style. C’est pareil pour tous nos artistes dans la musique yal.

Ce qui est magnifique, c’est que nous avons toujours chanté yalala yalala ahalala, depuis la nuit des temps. C’est magique : tout le monde chante cela, même intérieurement. Bien sûr, ce style s’est même étendu jusqu’en Espagne, où les Amazighs ont créé la musique andalouse, qui est une branche de la yal music. C’est pourquoi j’ai donné ce très beau nom à notre musique : le YAL.
Vous avez introduit plusieurs nouveautés dans votre style musical. Comment décririez-vous l’évolution de votre style musical au fil des ans ?
En fait, je travaille sur plusieurs plans. D’abord, il y a la création de nouvelles chansons, puis la recherche d’une nouvelle manière d’écrire les textes. Il existe la méthode classique, mais aussi une méthode nouvelle, tournée vers l’avenir. Ensuite, il y a la musique. Aujourd’hui, en trois minutes, il faut composer une mélodie avec une belle introduction, un bon refrain, des couplets, un pont, et que le tout soit simple, facile, et efficace pour entrer immédiatement dans l’oreille du public, car le rythme de vie est incroyable.
Je travaille aussi sur le son : il faut non seulement créer de nouveaux sons, mais aussi les mixer correctement. Pour moi, une belle chanson, c’est comme une image : on la voit, on comprend, et on entend. Pour réussir, il faut beaucoup, beaucoup de travail, car on entre ensuite dans une jungle médiatique et financière très complexe.
Heureusement, la musique reste toujours le langage de l’amour, c’est extrêmement puissant. Bien sûr, dans le passé, il y avait beaucoup de modes, mais en général, la mode s’éteint vite. Aujourd’hui, par exemple, c’est la mode des DJ, demain ce sera autre chose. Ce qui survit à toutes ces modes et qui les alimente, c’est la vraie et bonne musique.
Que diriez-vous aux jeunes artistes qui aspirent à une carrière musicale ?
Les nouvelles générations ont de très belles voix, mais elles manquent souvent de créativité. Pour entrer dans le cœur du public, un artiste doit créer de nouvelles chansons. La boussole qui guide un artiste vers le cœur du public, c’est une très belle chanson.
Il est vrai qu’aujourd’hui, les producteurs se font rares, mais les jeunes ont une grande chance : en publiant une chanson sur les réseaux sociaux, elle peut être écoutée instantanément, même à 20 000 km de distance.
Mon conseil, c’est de travailler et de créer avec plaisir et bonheur.
Quels sont vos projets futurs ?
Vous me parlez de mes projets. Bien sûr, j’ai de très, très, très beaux projets, mais je laisse cela entre les mains de Dieu. Ce que j’ai fait parlera de lui-même.
Un dernier mot…
Je vous remercie infiniment pour vos questions et pour votre transmission. Je remercie également la production ME2S pour ces deux spectacles, ainsi que tout le personnel de la production et de la communication. C’est grâce à eux que je pourrai retrouver ma grande famille de Montréal. Et, surtout merci à ceux qui ont déjà réservé leur place et merci à ceux qui vont réserver leurs places ces prochains jours.