Zoom sur l'entrepreneuriat

DBA (Doctorate of business administration). Professeur de Management, de Marketing et d’ Entrepreneuriat.L’entrepreneuriat et l’écosystème entrepreneurial ne se décrètent pas ! ( partie 2)

Pourquoi et comment réussir ? L’expérience Québécoise

 

Pour le Dr. Rachid Rouane, le développement économique et social d’un pays est largement tributaire de ses entrepreneurs dotés de compétences managériales (analyse, vision, stratégie, action, leadership entrepreneurial et managérial, etc).

Ces entrepreneurs jouent, selon lui, le rôle de catalyseur de création d’emplois et de richesses. Cependant, comme le dit si bien cet adage (une main seule n’applaudit pas), ces entrepreneurs sont dépendants d’autres acteurs qui partagent les mêmes objectifs et qui travaillent en symbiose dans un même environnement appelé écosystème entrepreneurial et des startups. Ainsi, l’objectif de ce document est de définir l’écosystème entrepreneurial et ses différents acteurs.

De plus, l’étude tente de comprendre le rôle de l’écosystème entrepreneurial dans la promotion de l’activité entrepreneuriale en Algérie et Québec en prenant en considération les efforts déployés par les gouvernements, notamment l’appui aux initiatives d’accompagnement et de financement. L’étude fait ressortir l’importance de l’enseignement de l’entrepreneuriat du primaire au secondaire. La recherche scientifique actuelle sur l’écosystème entrepreneurial et des startups est en progression à l’échelle mondiale.

Concepts théoriques

  • Qu’est-ce que l’entrepreneuriat ?

Shane et Venkataraman, (2000) dans google recherche, considèrent l’entrepreneuriat comme la capacité à créer ou à repérer des opportunités et à les exploiter. Elle y associe parfois d’autres notions, telles que la capacité à réunir les ressources pour poursuivre l’opportunité.

Pour d’autres, l’entrepreneuriat est une notion large et peut être vu au sens strict ou au sens large. Au sens strict, l’entrepreneuriat est l’action de créer de la richesse et/ou de l’emploi par la création ou la reprise d’une entreprise et autres formes. Au sens large, l’entrepreneuriat est la capacité de concrétiser une idée, de se mettre en projet, ce qui peut mener, entre autres, à la création d’une entreprise, mais cela peut mener également à différents types d’entrepreneuriat (création, reprise, essaimage, start-up, etc).

Dans le même ordre d’idée Paturel (2005) dans google recherche, l’entrepreneuriat doit s’entendre dans une conception plus large, où il ne s’agit pas seulement de création d’entreprise en tant que finalité simple de création de valeur, mais englobe également les reprises et les successions d’organisations saine ou en difficulté.

Plusieurs définitions nous invitent à comprendre que l’entrepreneuriat s’appuie sur l’action d’entreprendre et comprends en premier l’entrepreneur, puis les différents types d’entrepreneuriat.

  • Quels sont les différents types d’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat ex-nihilo

La création d’une nouvelle entreprise dans le système classique, respect des étapes, par exemple, il faut faire des études de marché, faire face aux barrières à l’entrée, acquérir des clients, trouver des partenaires, etc.

La reprise d’entreprise

Le rachat d’une société déjà existante, l’entreprise n’est pas nouvelle elle possède déjà des fondations et des données qui seront très utiles à l’entrepreneur. Il y a moins d’incertitudes et donc de risques.

L’intrapreneuriat

Créer une nouvelle activité économique au sein d’une même entreprise. On parle souvent dans ce cas d’une succursale ou d’une délocalisation.

L’extrapreneuriat

L’essaimage, c’est quand un groupe d’employés ou de salariés d’une entreprise partent et créent leur propre activité, ceux-ci seront guidés et aidés par l’entreprise de départ. C’est une chose assez commune dans le secteur des nouvelles technologies.

L’entrepreneuriat par franchise

Est la création d’une entreprise sous une entreprise mère, on (les franchisés) vend donc des produits ou services d’une maison-mère (le franchiseur) moyennant compensation.

L’auto-entrepreneuriat

L’auto-entrepreneur (ou de micro-entrepreneur) autonome. Ce type d’entrepreneuriat a pour cause la démocratisation du travail indépendant. Un exemple classique de ce type d’entrepreneur est les chauffeurs Uber.

L’entrepreneuriat public

La création d’entreprises publiques, sont tous les établissements gouvernementaux nécessaires au développement économique national.

L’entrepreneuriat social

Ce type d’entrepreneuriat est de créer des entreprises aux activités économiques conçues pour créer de la valeur sociale. C’est-à-dire mettre en œuvre des solutions innovantes contre des problèmes sociaux. Ceci peut être dans des domaines tels que le développement durable, la santé, l’environnement, la création d’emplois, etc.

Comme cité dans l’introduction, l’entrepreneur à lui seul ne peut réussir de même que les appuis et avantages offerts par les gouvernements ne suffisent pas non plus tant que nous n’avons pas encore adoptés une vue globale et ou holistique de l’entrepreneuriat.

L’entrepreneuriat se cultive, se croit et se développe dans un milieu favorable que nous appelons l’écosystème entrepreneurial et des startups composés de plusieurs acteurs dotés d’une conviction, d’une croyance, d’un savoir et d’un savoir-faire et d’un esprit d’entreprendre ensemble appelés communément (culture entrepreneuriale favorable) agissants en interaction pour les mêmes objectifs. L’entrepreneuriat en sens large est un état d’esprit et de philosophie, un ensemble d’outils et de techniques et une démarche (Figure 1) conception de l’auteur. L’entrepreneuriat a ses exigences pour se promouvoir et se développer, c’est un processus composé d’acteurs en interaction pour les mêmes objectifs.

 

 Figure 1 : Vue globale de l’entrepreneuriat

1-2 C’est quoi l’écosystème entrepreneurial ?

Comme annoncé en introduction, l’esprit d’entreprise et ou de startupper est au cœur des préoccupations des décideurs politiques et des donateurs, qui y voient un facteur clé du développement économique et social. Afin de donner un élan à cet esprit entrepreneurial, une grande partie de la recherche économique de la dernière décennie vient à point est souligne l’importance des systèmes sociaux et économiques entourant l’entrepreneur – communément appelés « écosystème entrepreneurial comme acteurs incontournables.

Selon Theodorakis Christina (2022), l’écosystème entrepreneurial est défini comme un ensemble d’acteurs interconnectés, d’institutions et de processus qui interagissent pour renforcer l’entrepreneuriat au sein de son environnement. Cette notion représente les différents groupements d’acteurs (publics ou privés, institutions et entreprises, universités) et de facteurs qui définissent le milieu dans lequel les acteurs évoluent en constante interaction.

D’après Small and Medium Entreprises (SMEs) Finance et la Banque Mondial (2022), l’écosystème entrepreneurial est l’ensemble des éléments culturels, politiques et économiques qui permettent aux entrepreneurs de lancer, soutenir et développer une nouvelle affaire.

De son côté Isenberg (2010,2011)5 dans Erudi.com, l’écosystème de l’entrepreneuriat est un ensemble d’éléments individuels – tels que le leadership, la culture, les marchés financiers et les clients ouverts d’esprit-qui se combinent de manière complexe.

Dans la même trajectoire l’ANDE (2021)6, souligne que les éléments de l’écosystème inclus les réseaux d’individus en qualité de mentors formels et informels, les réglementations locales relatives à la création et au maintien d’une entreprise, les établissements d’enseignement préparant de nouveaux talents pour la main-d’œuvre, les éléments culturels qui influencent l’innovation et la prise de risque, et les organisations de soutien disposant de ressources financières et techniques pour aider les entreprises en phase de lancement à se développer. A cela, il est dit que les écosystèmes entrepreneuriaux font aussi référence à une zone géographique telle qu’une ville, une région ou un petit pays où les entrepreneurs ont accès au même éventail de services et sont touchés par les mêmes réglementations.

Isenberg (2010-2011), considère que la création d’entreprises et leur croissance dépend d’un ensemble d’éléments interactifs entre eux intégrés dans un système holistique, notamment : accompagnement, capital humain, politique, finance, marchés, culture (leadership entrepreneurial , le gouvernement, la culture entrepreneuriale , les histoires à succès, le capital humain, le capital financier, l’organisation entrepreneuriale, l’éducation, l’infrastructure, les clusters économiques, les services supports, les premiers clients) ayant un impact sur l’entrepreneuriat et la réussite des entrepreneurs étant le cœur (voir figure 1). L’écosystème entrepreneurial doit offrir une culture favorable, des politiques et la disponibilité de financements appropriés, un capital humain de qualité, des marchés favorables aux produits et une gamme de soutiens institutionnels. Ces éléments doivent agir en cohérence, en cohésion, en délais associés aux rétroactions, en interrelations, en interdépendance et en propriétés émergentes) pour les mêmes objectifs des entrepreneurs cœur de l’entrepreneuriat.

 

Figure 1 –Modèle de l’écosystème entrepreneurial d’Isenberg

L’écosystème entrepreneurial symbolise tout un environnement économique et entrepreneurial composé d’un ensemble d’institutions, de réseaux, de marchés, d’espaces et d’acteurs qui gravitent dans l’espace des entrepreneurs et qui façonnent la dynamique entrepreneuriale sur un territoire donné.

2- Qu’est-ce qu’une start-up ?

Selon le journal de Montréal (23/05,2015), une start-up est une entreprise conçue pour croître rapidement. Une entreprise nouvellement créée n’est pas nécessairement une start-up. Il n’est pas nécessaire de travailler sur un concept technologique, de prendre du capital de risque, ou d’avoir une stratégie de « sortie ». La seule chose essentielle est la croissance. Tous les autres concepts associés aux start-ups découlent de la croissance. Un salon de coiffure n’est pas conçu pour se croître rapidement, alors qu’un moteur de recherche, par exemple, l’est. Pour croître rapidement, vous devez créer quelque chose que vous pouvez vendre à un grand marché. C’est la différence entre Google et un salon de coiffure. Un salon de coiffure offre peu de rendements d’échelle croissants. Tandis que si vous voulez démarrer une start-up, vous allez probablement avoir à imaginer quelque chose de relativement nouveau. Une start-up doit créer quelque chose qu’elle peut fournir à un grand marché.7

De son côté l’Office Québécois de la langue française (OQLF), 2017 définit la start-up comme : 1) une entreprise lancée depuis peu, qui est généralement innovante, dynamique et qui s’annonce prometteuse. 2) Une jeune entreprise innovante, à croissance rapide et à fort potentiel de développement, dont l’activité est centrée sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

L’OQLF suggère les traductions suivantes pour le mot start-up : « jeune entreprise Internet », « entreprise Internet en démarrage », « entreprise en démarrage », « jeune pousse », « jeune entreprise » ou « entreprise nouvelle ». La startup (entreprise en démarrage) porte une notion d’expérimentation et la conduire à un développement rapide. L’expression de startup vient du nombre important d’entreprises crées par des étudiant(e)s. (Créer son entreprise quand on est jeune).

Selon Paul Graham, la jeune pousse, tente de réaliser un projet innovant qui lui permettra de créer un nouveau marché, dont le risque est difficile à évaluer. Elle officie sur le secteur des nouvelles technologies d’information et de communication. Steve Blank, entrepreneur de la Silicon Valley définit la startup comme une « organisation temporaire à la recherche d’un business model industrialisable, rentable et permettant la croissance ».

Le mot « startup » comme déjà annoncé est souvent utilisé pour décrire de nouvelles entreprises, mais il existe différents types de startups présentant des caractéristiques différentes.

Connaître les différents types de startups nous aide à comprendre le paysage des startups et à prendre des décisions éclairées sur les startups dans lesquelles investir ou pour lesquelles travailler.

2-1 Différents types de start-up

Plusieurs types de start-up et chacune a ses propres caractéristiques. Il faut savoir que le type de start-up que l’on crée aura un impact sur la méthode de lever ou de collecte des fonds, de recrutement des employés et de développement de l’entreprise. Voici les différents types de startups que tout le monde devrait connaître :

  1. Startups technologiques

Les startups technologiques sont des entreprises qui développent et commercialisent de nouveaux biens ou services technologiques.

  1. Startups grand public

Sont des entreprises qui développent des biens ou des services pour les consommateurs. Ces entreprises se concentrent souvent sur la création d’un bien ou d’un service nouveau et innovant qui séduira un marché de masse.

  1. Startups B2B

Sont des entreprises qui développent des biens ou des services pour d’autres entreprises. Ces entreprises se concentrent souvent sur la résolution d’un problème spécifique auquel les entreprises sont confrontées ou sur la création d’un bien ou d’un service nouveau et innovant que les entreprises peuvent utiliser.

  1. Startups sociales

Sont des entreprises qui ont essentiellement une mission sociale. Ces entreprises se concentrent souvent sur la résolution d’un problème social ou sur la création d’un bien ou d’un service nouveau et innovant qui aura un impact positif sur la société.

  1. Startups durables

Sont des entreprises qui se concentrent sur la création d’un modèle économique durable. Ces entreprises se concentrent souvent sur la création d’un bien ou d’un service nouveau et innovant, respectueux de l’environnement ou ayant un impact positif sur l’environnement.

2-2 Quelles sont les caractéristiques d’une start-up ?

La startup présente plusieurs caractéristiques :

  • elle est conditionnée par un cycle de vie (temps) : la startup ne restera pas une startup toute sa vie. Elle doit transformer une idée innovante en une entreprise rentable ;
  • elle élabore un business model canevas : les startups apportent un bien ou un service nouveau, élabore un business model canevas leur permettant de générer rapidement d’importants revenus ;
  • elle produit un modèle canevas reproductible : saisir des opportunités du marché et le reproduire rapidement ailleurs.
  • elle est flexible et capable d’évoluer : possède la capacité de suivre son niveau d’activité pour atteindre sa croissance rapide sans difficultés.

2-3 Quelles sont les différentes étapes d’évolution d’une startup ?

La jeune pousse démarre lorsque le startupper et d’éventuels associés de start-up créent une structure juridique. Ils peuvent, à ce moment-là, bénéficier de conseils pour la création d’entreprise.

La startup passe par une phase d’expérimentation et fonctionne par itérations successives. Il faut veiller à ce que le produit ou service développé répond bien à la demande du client (couple produit/marché).

Une startup est une jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance. L’entrepreneur doit connaitre les stades de croissance de sa start-up.

Pré-démarrage : L’entreprise affine sa proposition de valeur, et travaille sur un produit minimum viable.

Démarrage : L’entreprise teste le produit sur le marché et valide l’offre par rapport au besoin, ajuste la segmentation de sa clientèle et cherche à valider son modèle de revenu. L’entreprise bâtit son modèle d’affaires à petite échelle (ou son modèle d’affaires canevas minimum viable). Les entrepreneurs acquièrent les compétences dans leur secteur d’activité, les partenaires clés d’affaires et recruter les ressources humaines clés.

5Source : méthode intégrative d’identification et d’analyse d’un écosystème entrepreneurial (erudit.org)

6L’Aspen Network of Development Entrepreneurs (ANDE) est un réseau mondial d’organisations qui stimulent l’esprit d’entreprise dans les économies en voie de développement.

7Source : https://www.journaldemontreal.com/2013/10/16/mais-quest-ce-quune-start-up

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