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Lounis Aït Menguellet, d’une génération à l’autre: l’icône se confie à son petit-fils

Lounis Ait Menguellet est un artiste que l’on ne présente plus, mais, permettons-nous une prétérition, il suffirait de le présenter comme l’un des plus grands artistes actuels, toutes nationalités et langues confondues. Incroyable parcours, répertoire imposant par sa constance et sa diversité. Il a chanté l’amour, la société, la politique, la philosophie. Sa voix est un remède, son texte un apprentissage continuel, sa musique une thérapie.

Lounis Ait Menguellet a généreusement accepté de répondre à quelques questions d’un jeune journaliste en herbe, qui n’est autre que son petit-fils et collaborateur de notre plateforme canadalgerie.info, pour nous parler de sa prochaine visite au Canada à l’occasion d’un concert le 26 septembre prochain à l’Olympia de Montréal.

Plus qu’un simple entretien, cet échange est un moment de transmission et d’intimité unique. Un dialogue sincère et chaleureux où le géant de la chanson kabyle se livre sur sa carrière, sa relation avec son public et ses projets futurs, notamment sa visite imminente au Canada et la possibilité de se produire aux USA..

Entretien réalisé par Lounis Ait Menguellet

Lounis junior : Ça fait déjà deux années de suite que tu vas faire un spectacle, au Canada. Tu penses que ça pourrait devenir un rendez-vous régulier ?

Lounis Ait Menguellet : On ne se projette pas aussi loin, on préfère se concentrer sur le moyen terme. Évidemment, sur le long terme, il peut y avoir des imprévus, mais en principe… pourquoi pas ! Si les conditions le permettent, et si on peut prévoir des dates annuelles, ce serait avec plaisir.

Encore une fois, tu as bien choisi la période. Tu vas échapper au froid — de justesse cette fois ! Le 26 septembre, il fait encore bon. J’imagine que tu n’es pas trop fan du froid ?

(Rires) C’est clair que le Canada peut être glacial. En venant à cette époque, on évite le pire. C’est quand même plus agréable que de débarquer en plein hiver ! Ceci dit, on habite un village au pied de la montagne, on en a connu des hivers rudes. Mais, j’imagine que ça n’est pas comparable.

Heureusement, à l’intérieur, il fait toujours chaud. Et à l’Olympia, il y a aussi la chaleur du public…

 Qui plus est ! Il est vrai que la constante qui m’a accompagné tout au long de ma carrière est un public attentionné, bienveillant, fidèle. Nous avons traversé plus d’un demi siècle en totale symbiose.

 Ton public a bien changé avec le temps. Au début, c’était des gens de ta génération. Aujourd’hui, ce sont leurs enfants qui te découvrent, qui commencent à t’écouter, à t’apprécier.  Peut-on rêver d’une plus belle réussite ?

 Sincèrement — et comme on dit, je touche du bois — cette question, on me l’a déjà posée il y a plus de 30 ans. C’est bon signe, je suppose. J’espère pouvoir encore faire un bout de chemin avec eux, aussi longtemps que possible. J’ai atteint un âge où je suis obligé de voir les choses ainsi : chaque concert, chaque rencontre compte.

Et dire le contraire, ce serait nier tout ce que tu as déjà accompli — et c’est loin d’être fini ! D’ailleurs, vu que la communauté algérienne est un peu partout en Amérique du Nord, as-tu déjà songé à organiser quelque chose aux États-Unis ? Un événement pour rassembler tout ce monde éparpillé ?

J’en serais plus que ravi ! Mais, le plus souvent, ce genre d’événement dépend de la demande.

Et justement, ces derniers temps, il y a pas mal de sollicitations venant des États-Unis. Il est donc tout à fait probable que des galas y soient organisés prochainement !

Revenons un peu en arrière. Ton tout premier spectacle au Canada s’est fait en 1994, si je ne le trompe pas. J’ai lu dans un article de l’époque que tu en avais gardé un très bon  souvenir.

 Si je ne me trompe pas, c’était bien en 1994. Et oui, j’en garde un souvenir très positif, sur plusieurs plans. D’abord sur le plan touristique : c’était ma première fois au Canada. J’ai pu découvrir les chutes du Niagara, visiter un peu, et même aller aux États-Unis — jusqu’à New York si mes souvenirs sont bons ! C’était vraiment une belle expérience. Et sur le plan artistique, le gala avait été formidable, une vraie réussite.

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Dix-huit années séparent ce premier spectacle de ton retour en 2012. Te souviens-tu de l’équipe qui t’accompagnait à l’époque? Étaient-ce des musiciens venus d’Algérie avec toi ou des artistes locaux ?

À l’époque, ce n’était pas évident de trouver des musiciens chevronnés habitués à la scène. Cela dit, je n’avais pas encore pris l’habitude de monter sur scène avec une grande formation. J’avais commencé en Algérie simplement avec ma guitare et un rythme pour m’accompagner. Ce petit comité, qui pourrait surprendre aujourd’hui, a tout de même donné lieu à un beau moment. Et c’est ce qui compte.

Cette année encore, c’est la boite de production ME2S qui est aux commandes. Comment as-tu vécu tes précédents spectacles avec eux ? Et espères-tu que tout se passe de la même manière cette fois-ci ?

 Franchement ? Tu vas peut-être croire que j’exagère, mais c’était parfait à chaque fois. J’espère donc que l’organisation sera exactement la même. Quant au spectacle lui-même, le public et moi savions déjà à quoi nous attendre. C’était de vraies retrouvailles. Je me suis vraiment senti comme en Algérie. Je n’avais pas besoin d’en faire plus que d’habitude. Et ça, c’est aussi grâce à l’organisation.

Cette année, une date que beaucoup attendaient ne figure pas au programme: celle de Gatineau. Pourquoi cette absence ?

 Malheureusement, cela relève de l’organisation interne, avec tout ce que cela implique, notamment la disponibilité des salles. Ce n’est pas de mon ressort. Si une date à Gatineau avait été prévue, j’y serais allé avec une immense joie. Mais ce n’est tout simplement pas le cas cette fois-ci. À charge de revanche!

Alors on se dit à très bientôt, le 26 septembre. Un petit mot pour finir ?

Oui, j’attends cette date avec impatience et j’espère que le public aura autant de plaisir que moi lors de cette rencontre.

 

 

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