Dr Armand NGAKETCHA, président de la Chambre de Commerce Canada-Afrique : miser sur l’Algérie pour attirer les entrepreneurs canadiens vers le Maghreb
La Chambre de Commerce Canada-Afrique (CCCA) joue un rôle crucial dans la promotion des échanges commerciaux entre le Canada et l’Afrique, mettant en lumière de nombreuses opportunités commerciales Canada-Afrique. Grâce à des initiatives telles que des missions de prospection, des événements d’affaires et des partenariats stratégiques, la CCCA facilite l’accès des entreprises canadiennes au marché africain. En dépit des défis de perception et des barrières réglementaires, la CCCA transforme ces obstacles en opportunités, en identifiant des secteurs prometteurs et en soutenant activement l’expansion internationale des entreprises. L’Algérie, avec son potentiel économique et sa diaspora influente au Canada, se positionne comme un acteur clé dans le renforcement des liens commerciaux entre les deux régions. C’est l’avis partagé par Dr Armand NGAKETCHA, président de la CCCA.
Quel rôle joue la Chambre de Commerce Canada-Afrique dans la promotion des échanges commerciaux entre le Canada et les pays africains ?
La CCCA joue un rôle de centrale d’affaires et de passerelle commerciale entre le Canada et l’Afrique à travers des outils tels que des salons d’affaires et des mises en relation sectorielle. Elle identifie, collecte, sélectionne des opportunités d’affaires et par le biais d’un mécanisme de relais d’information, elle intéresse ses membres et les encourage
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises canadiennes qui souhaitent entrer sur le marché africain pour la première fois ?
Choisir le pays africain selon trois indices : une fiscalité et une réglementation administrative souples et optimisées ; un climat des affaires sécurisés et non influencé par la politique ; un secteur d’activité encore vierge ou très peu compétitif par la production locale. Etablir une alliance d’affaires avec une entreprise locale qui a déjà une notoriété plutôt que se délocaliser complètement.
Comment votre organisme soutient-il les entreprises canadiennes cherchant à élargir leurs activités en Afrique?
Nous organisons des missions d’exploration et de prospection en direction de certains pays africain ; nous encourageons les entreprises canadiennes à participer aux événements d’affaires organisés par des organismes sérieux dans les pays africains. À travers nos délégués Pays, nous facilitons l’exploration des opportunités localement ; nous mettons à la disposition la documentation administrative, fiscale et douanière du pays sollicité ; nous élaborons un benchmarking sectoriel à partir des données réelles et des perspectives de croissance rapide de l’entreprise sur le nouveau marché.
Comment votre chambre facilite-t-elle les échanges et les partenariats entre les entreprises des deux régions ?
Nous connectons les parties prenantes auprès des institutions ou des personnes ressources ; nous mettons en place un mécanisme basé sur le lobbying positif visant à ouvrir des portes qui autrement pourraient restée fermées.
Tout le monde s’accorde à dire que le continent africain est riche en ressources. Quelles sont les opportunités commerciales qui existent actuellement entre le Canada et l’Afrique ?
L’industrie de la construction domestique, commerciale et des matériaux de construction durable ; l’industrie du packaging, l’industrie de la transformation du bois ; l’Agro-alimentaire, l’éducation et la formation continue, l’import/export des véhicules et des pièces détachées ; l’industrie aéronautique.
La CCCA veut s’appuyer sur l’Algérie pour faire du Maghreb une destination d’affaires de choix pour des entrepreneurs canadiens.
Quels sont les défis majeurs auxquels les entreprises canadiennes sont confrontées lorsqu’elles cherchent à investir en Afrique, et comment votre organisme aide-t-il à les surmonter ?
L’un des principaux défis est d’abord de convaincre les entreprises canadiennes à s’intéresser au marché africain, elles ne voient cet énorme marché de plus 1milliard de consommateur que comme secondaire ou accessoire, notre challenge au sein de la Chambre de Commerce Canada Afrique est de changer ce complexe. Etant entouré par les USA et l’Amérique latine, les entrepreneurs Canadiens ne ressentent pas la pression de s’ouvrir à des nouveaux horizons.
Y a-t-il des initiatives spéciales qui ont été prises par votre organisme pour encourager l’investissement dans les secteurs clés de l’économie africaine ?
Dans le cadre des rencontres d’affaires que nous organisons au Canada, nous invitons des délégations africaines à présenter le concept « Investir au… » qui permet de présenter des opportunités d’investissement dans leur pays. Nous organisons également des webinaires dont le focus porte sur les secteurs d’investissement prioritaire au rentable en Afrique.
Le marché mondial évolue et connait des changements juridiques, économiques, financiers et évidemment politiques. Comment la CCCA s’adapte-t-elle à ces évolutions ?
La CCCA n’a pas pour vocation d’agir sur des politiques internationales, cependant, elle peut jouer un rôle de veille stratégique ou d’avis consultatif sur la géopolitique mondiale et les équilibres économiques.
Comment la CCCA travaille-t-elle avec les gouvernements et les organisations internationales ?
La CCCA est dans une approche coopérative, et quand elle est sollicitée, elle peut accompagner un Gouvernement ou une organisation internationale à réaliser un objectif de diplomatie économique.
Pays francophone, plus grand pays en Afrique plein de ressources naturelles possédant l’une des plus grandes communautés immigrantes au Canada. Il s’agit de l’Algérie., comment vous voyez le rôle que peut ou doit jouer l’Algérie dans le développement des échanges commerciaux entre le Canada et l’Afrique ?
L’Algérie est le poumon de l’économie en Afrique du Nord, sa diaspora est singulière au Canada, silencieuse mais particulièrement intégrée et très efficace au Canada. La CCCA veut s’appuyer sur l’Algérie pour faire du Maghreb une destination d’affaires de choix pour des entrepreneurs canadiens.
L’Algérie pourra-t-elle être cette locomotive dans la promotion de la coopération entre le Canada et l’Afrique ?
Tout dépend de sa diaspora et de la volonté du Gouvernement algérien à mettre en place des stratégies commerciales génératives et invasives comme le lancement d’une ligne aérienne qui dessert aussi bien les pays africains que le Canada. Air Algérie pourrait attirer des investisseurs si elle est capable d’articuler cette stratégie commerciale générative et invasive.
