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Démission de Justin Trudeau : quel bilan migratoire ?

Si aux plans de politique internationale et d’économie nationale, le bilan Trudeau essuie des tirs de tout bord, son legs migratoire n’est pas négatif sur toute la ligne. Certains lui attribuant de bons points.

La démission de Justin Trudeau de la tête du parti libéral et de son poste de Premier ministre a suscité moult réactions, surtout qu’elle intervient à un moment où le sulfureux président désigné des Etats-Unis, Donald Trump, s’apprêtait à faire son come-back à la Maison Blanche.

Décortiqué de tous les côtés, le bilan Trudeau ne fait certainement pas l’unanimité au niveau de la classe politique canadienne. Ses détracteurs lui reprochent, entre autres, le fait de laisser derrière lui un pays très fragilisé, notamment suite aux menaces d’annexer le Canada et la réaction à main molle de M. Trudeau face à l’Eléphant républicain.

Si aux plans de politique internationale et d’économie nationale, le bilan Trudeau essuie des tirs de tout bord, son legs migratoire n’est pas négatif sur toute la ligne ; certains lui attribuant de bons points.

Alors que le seuil d’immigration permanente était de 270 000 à son arrivée au pouvoir en 2015, M. Trudeau annonçait huit ans plus tard qu’il visait porter ces chiffres à 500 000 admissions par année à l’horizon 2025.

Motivé par le manque de main-d’œuvre au sortir de la pandémie du Covid-19, Justin Trudeau a mis les bouchées double en assouplissant les exigences jusque-là en cours pour attirer les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux auxquels il est permis de travailler 20 heures par semaine. Cette aubaine a été salvatrice pour les entreprises activant dans les domaines de la restauration, mais aussi dans le bâtiment het l’industrie.

Fruit de cette politique « à outrance », les statistiques font ressortir que la population canadienne est passée de 35,7 millions à 41,5 millions d’habitants en l’espace de neuf ans, une croissance démographique largement attribuée à la politique d’immigration menée par Justin Trudeau depuis son arrivée au pouvoir en 2015.

À l’égard des demandeurs d’asile, le Premier ministre a également été favorable en rassurant les réfugiés potentiels du bon accueil qu’il leur sera réservé par les Canadiens. Résultat des courses : les administrations fédérales chargées de recevoir les dossiers ont comptabilisé en novembre 2024, un total de 159 000 demandes d’asile.

Des ambitions revues à la baisse

Voyant, d’une part, que les entreprises ont fait le plein en matière de main-d’œuvre pour relancer l’économie et soumis, d’autre part, aux pressions des gouvernements provinciaux, notamment le Québec, la stratégie migratoire de M. Trudeau commençait à avoir du plomb dans l’aile.

Aussitôt, les ambitions d’Ottawa ont été revues à la baisse. D’une cible de 500 000 arrivées par an sur une échéance de trois ans, le nombre de nouveaux arrivants passera en 2025 à 395 000 entrées, 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027. Pour le Premier ministre Trudeau, « il est temps de faire les ajustements pour stabiliser notre système d’immigration ».

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